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Transcription Manic

Dans les années ’60, Jacques About, un Montréalais d’origine française, a le rêve de mettre sur pied une écurie de pilotes canadiens. Commanditée par les cigarettes Gitanes, l’écurie pilote un prototype, un monoplace de formule B, qui établi de nouveaux records sur les pistes de St-Jovite et de Mosport.

En même temps, About a l’intention de livrer une première voiture de route construite au Canada, adaptée à toutes les routes, alliant l’élégance de la carrosserie à la solidité, l’économie d’entretient, et aux performances correctes. Cette voiture serait conçue pour les jeunes, pour être une seconde voiture pour les moins jeunes aimant conduire, ou une voiture idéale pour les femmes qui rêvent d’autre chose que d’une Coccinelle, disait-on à l’époque.

Le coût d’achat avoisinerait les 3 000 $, un bonne somme quand même à l’époque. Mais quel nom lui donner? Au Québec, le gouvernement de l’Union Nationale venait d’inaugurer le barrage de la Manic, érigé sur la rivière Manicouagan, un cours d’eau d’une force exceptionnelle. La Manic GT voit donc le jour. Empruntant à la Renaud 5 châssis et mécanique, la Manic GT d’allure européenne possède un moteur de 1,3 litre. La carrosserie de fibre de verre est inédite, mais le pare-brise provient de la Renaud 8 et la lunette arrière de la Renaud 16. La Manic possède une transmission manuelle à quatre rapports, cinq en options, des freins à disques aux quatre roues, suspension avant et arrière indépendante.

Selon la version du moteur, on pouvait obtenir une vitesse de pointe de 169, 193 ou 217 km/h. Côté consommation, la Manic faisait entre 35 et 42 milles au gallon. La fiche technique se comparait à se qui se faisait de mieux en 1969. Cette année là, on peut voir la Manic au Salon International de Montréal où elle obtient un grand succès, de même qu’au pavillon du Québec à Osaka.

L’entreprise, qui croit bien avoir le vent dans les voiles, déménage son usine de la rue Limoge dans des locaux plus vastes à Granby en janvier 1971. L’usine produisait alors 3 voitures par jour, et on espérait en fabriquer environ 120 par mois et atteindre éventuellement 2 000 voitures par année.

Puis, tout se met à aller de travers. Cinq mois et demi plus tard, le 20 mai 1971, la compagnie doit se résoudre à mettre la clé dans la porte. À peine 100 voitures ont été assemblées, et il reste encore 60 carrosseries qui seront vendues pour la récupération. Selon Jacques About, le manque de coopération de Renaud dont on dépend pour les pièces serait à l’origine du désarroi. Selon Renaud, un paiement pour pièces ne serait jamais parvenu. Qui dit vrai? La Manic GT est désormais presque disparue. Aujourd’hui, de rares collectionneurs, dont un montréalais, possèdent l’un des derniers modèles à avoir survécu et qui fonctionnent toujours.

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