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J'ai dîné avec des lords et des ladies, bavardé avec la reine Victoria et j'ai été reçu officiellement par l'empereur Napoléon. Pourtant ce n'est pas des prestigieux salons d'Europe dont j'ai gardé les meilleurs souvenirs, mais plutôt d'une tente qui prenait l'eau, d'un canot d'écorce, de mon brise-roche, de ma boussole, de mon théodolite et des vastes et mystérieuses étendues sauvages du Canada.
Suis-je un explorateur ? Un arpenteur-géomètre ? Un scientifique ? Ma formation ne correspond à aucune de ces professions, mais je les ai toutes exercées. Après seulement une année, j'ai quitté l'université pour travailler au bureau d'affaires de mon oncle, à Londres. J'ai acquis une telle compétence dans la direction de ses affaires qu'on m'a envoyé au pays de Galles pour superviser ses intérêts dans l'exploitation minière. Pendant ce séjour, je me suis intéressé passionnément au charbon. Des recherches assidues et l'étude des fossiles m'ont permis de découvrir les origines du charbon et de trancher, une fois pour toutes, cet ancien débat scientifique.
Mes travaux sur le charbon ou ma réputation en cartographie géologique ont attiré l'attention du gouvernement de la province du Canada, qui m'a jugé assez compétent pour explorer ce pays et en répertorier les richesses minières. J'étais heureux de revenir à Montréal, ma ville natale et où j'ai passé ma petite enfance, pour fonder la Commission géologique du Canada. Au cours de mes travaux à la Commission, j'ai établi les bases de la géologie du Canada, j'ai exploré certaines des formations géologiques les plus fascinantes au monde, j'ai découvert des fossiles qui ont modifié notre compréhension des origines de la vie, et j'ai fait économiser de l'argent au gouvernement par la cartographie géologique de gisements éventuels et en dénonçant des canulars dans le domaine minier, qui auraient pu coûter des millions de dollars au gouvernement et à des investisseurs privés
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