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Portrait du Frère Marie-Victorin Frère Marie-Victorin 1885-1944
Mon père espérait que je prenne la direction de son entreprise d'approvisionnement en grains à Québec, mais j'avais d'autres plans. Je n'avais que 16 ans lorsque j'ai décidé d'entrer dans l'ordre religieux des Frères des Écoles chrétiennes. J'étais atteint de tuberculose, mais j'avais quand même l'intention de me consacrer à l'enseignement et à la botanique (l'étude des plantes). Je m'intéressais particulièrement aux fleurs sauvages et j'ai passé de nombreuses années à les étudier, lors d'excursions le long du fleuve Saint-Laurent et dans la belle campagne québécoise.

En 1920, l'Université de Montréal m'a nommé professeur de son nouveau département de botanique. À mon arrivée, il n'y avait que trois étudiants, aucun pupitre, classe, laboratoire ou équipement! Mais cela ne m'a pas découragé. En deux ans, j'ai créé l'Institut de botanique, qui est rapidement devenu l'un des meilleurs laboratoires de sciences naturelles de ce genre. Je devenais moi-même plus connu, grâce à mes découvertes de nouvelles variétés de plantes.

En 1935, après un quart de siècle de travail acharné, j'ai publié Flore laurentienne, un livre de 917 pages avec 2 800 illustrations. Ce manuel est toujours un guide important sur les plantes du Québec. Deux ans plus tard, soit en 1937, j'ai réalisé un autre de mes rêves, avec l'ouverture du Jardin botanique de Montréal. Ce jardin, situé en face du stade olympique, attire aujourd'hui des milliers de visiteurs qui, comme moi, veulent découvrir la beauté des plantes de toutes les régions du monde

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