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Portrait de Gerald Heffernan Gerald Heffernan 1919
Mon frère aîné et moi échafaudions toujours un plan ou un autre pour gagner quelques dollars. Nous ramassions des airelles, coupions et vendions du bois, proposions même de porte en porte des semences, pour ne nommer que quelques-uns de nos projets. Ce n'est cependant qu'à l'âge de 13 ans que j'ai réalisé ma première grosse affaire.

Dans la ville de Nelson, où nous venions d'arriver, se trouvait une confiturerie et près de l'entreprise, un garage vendant des camions usagés. Par ailleurs, nous possédions un grand verger, mais aucun moyen de transport pour acheminer les pommes jusqu'au marché. J'ai proposé au propriétaire de l'usine un contrat pour la livraison de 30 tonnes de pommes à raison de 5 $ la tonne. Le contrat en main, je suis ensuite allé parler au propriétaire du garage et je lui ai acheté un camion 125 $, payables directement du produit de la vente des pommes. Mon frère aîné avait été contraint de m'accompagner pour ramener le camion, car j'étais trop jeune pour le conduire, mais à compter de ce jour, nous pouvions livrer les fruits et le bois de chauffage directement à nos clients. Cette expérience de ma jeunesse et l'encouragement de mon père sont peut-être à l'origine de mes réussites ultérieures.

D'aucuns diront que j'ai changé la face de la sidérurgie dans le monde. Pourtant, telle n'était pas mon intention au départ. Je m'efforçais simplement de créer un meilleur produit qui se vendrait moins cher. Je ne m'attendais pas à ce que mes efforts déclenchent une telle révolution.

Mon éducation me destinait à une carrière en métallurgie. Un de mes premiers emplois consistait à accroître le rendement des fours électriques à arc d'une aciérie de Vancouver. Je finis par très bien connaître ces appareils, nettement meilleurs que les hauts fourneaux pour faire fondre les rebuts de métal, ce qui devait m'aider considérablement quand je décidai de faire cavalier seul. Lorsque l'aciérie ferma ses portes, je trouvai rapidement du travail, en l'occurrence la construction et l'utilisation d'un four électrique à arc pour préparer des lingots, ces grosses barres d'acier qu'on obtient quand on coule l'acier affiné en fusion dans des moules. Je proposai à la direction de l'entreprise d'ouvrir une autre usine à Edmonton, au coeur de l'industrie pétrolière alors en plein essor, mais mon projet fut écarté si bien que je remis ma démission et décidai de m'en occuper personnellement.

Avec plusieurs autres personnes, je réussis à réunir le capital nécessaire. Neuf mois plus tard, l'usine ouvrait ses portes. Un aspect de l'aciériage classique me préoccupait néanmoins. À mon avis, laminer les lingots pour les étirer s'avérait à la fois coûteux et inefficace. C'est pourquoi je me suis intéressé à la fonte en continu.

On nous doit la première usine à coulée continue à remporter un succès commercial. En combinant le nouveau procédé à de meilleurs fours électriques à arc et en achetant des rebuts de métal meilleur marché, je suis parvenu à vendre mon acier nettement en-dessous du prix réclamé par les grandes aciéries.

Mon invention, baptisée mini aciérie électrique, ne fait pas que rentabiliser les usines régionales de petite envergure. Elle apporte beaucoup à l'environnement, car elle permet de remplacer les fours à coke et les hauts fourneaux très polluants et favorise le recyclage du métal. Si tu veux voir ma mini aciérie, je t'expliquerai de quelle façon fonctionne le procédé que j'ai inventé

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