|
Bien que j'eusse obtenu un diplôme de chimie de l'Université de Toronto
et un doctorat, à l'Université John-Hopkins, mon véritable amour restait
la musique. Après une période d'enseignement de la chimie, j'ai décidé
de me consacrer à la musique et j'ai donc poursuivi des études musicales
à Boston et à New York. J'ai ensuite donné des cours particuliers de musique
et dans deux collèges féminins de Toronto, en plus d'être critique musical
pour le Toronto Globe. Ne pouvant tirer un revenu suffisant de cette passion,
j'ai dû accepter, en 1903, le poste de céréaliste à la Ferme expérimentale
à Ottawa.
C'est là que j'ai réalisé mon travail le plus important, en mettant au
point de nouvelles variétés de céréales, notamment le blé Marquis, et
quelques années plus tard j'étais nommé céréaliste du Dominion. Comme
il n'existait pas de blé à maturation rapide, certaines régions, dont
la saison végétative est courte, ne pouvaient servir à l'agriculture et
donc ne pouvaient être colonisées. Le travail de croisement de variétés
avait déjà commencé, mais lorsque je l'ai pris en main, nous avons appliqué
des méthodes scientifiques rigoureuses au croisement des plantes. Cette
approche a conduit à la création d'une variété appelée Markham, mais dont
la descendance n'était pas homogène. En poursuivant des tests et des sélections
rigoureux, j'ai choisi la meilleure souche et l'ai baptisée Marquis. Le
nouveau blé était de haute qualité et produisait un pain excellent. En
utilisant la même méthode, j'ai pu développer de nouvelles souches pour
d'autres céréales. La création du blé Marquis s'est révélée d'une importance
capitale pour le Canada, en ajoutant à la richesse du pays, en améliorant
sa réputation de producteur de blé et en permettant la colonisation des
Prairies. Ce blé a aussi été une importante source supplémentaire de nourriture
pendant la Première Guerre mondiale et il contribu à l'approvisionnement
mondial en céréales de haute qualité.
En 1922, des problèmes de santé me forcèrent malheureusement à démissionner
comme céréaliste du Dominion. Mon état de santé me permit toutefois d'entreprendre
des études dans un autre domaine d'intérêt : la langue française. Je partis
étudier à la Sorbonne pendant trois ans et, à mon retour au Canada, j'ai
donné des conférences et sur le français et sur le blé Marquis. Je fus
nommé chevalier en 1934, mais l'appui des fermiers canadiens quand j'ai
pris ma retraite fut plus apprécié
|