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Portrait de Pierre Dansereau 1911- 2011

Pierre Dansereau 1911 - 2011

Quand je regarde une fois de plus mon cadran que j'ai centré sur l'individu, je suis frappé par le nombre illimité de tâches qui ne sont pas terminées et que nous seuls, les écologistes, pouvons réaliser...

Nous montrons vraiment de quoi nous sommes capables dans l'étude de la population, de la communauté, de l'écosystème, du bioclimat et des organismes vivants. C'est à ces niveaux que le drame de la sélection naturelle se joue et que toutes les forces de l'environnement s'associent pour former des modèles dynamiques particuliers de la circulation des ressources, que notre compétence spécifique nous permet de saisir.

Je pense vraiment que « l'écologie basée sur les écosystèmes » est l'écologie de l'avenir. Elle promet tout autant que la biologie moléculaire de nous fournir les célèbres « principes unificateurs ».

Supposons que vous et moi nous arrêtions un moment pour observer trois peuplements de végétation : une forêt de séquoias, une prairie de l'Iowa et un champ de choux.

   1) Pensez à la question de la biomasse. Les dimensions cubiques de la forêt sont énormes. Bien que ses racines ne s'étendent pas très en profondeur, l'espace total occupé par les plantes vivantes est extrêmement important comparativement à la prairie aux racines profondes et au champ où les racines effleurent la surface ...

   2) Pensez à la question du rythme. Les séquoias et la plupart de leurs dérivés sont des arbres à feuillage persistant. Ils fonctionnent toute l'année, même s'ils connaissent une baisse saisonnière. La prairie connaît une longue période de repos, puis une saison dynamique dominée par l'herbe nouvelle, suivie d'une saison pendant laquelle a lieu la plus grande partie de la maturation du fruit. Le champ de choux, bien entendu, est strictement annuel et son activité est inférieure à la saison de croissance potentielle.

   3) Pensez à la question du stockage. Le ratio des matériaux actifs par rapport aux matériaux stockés dans la biomasse de la forêt de séquoias est de loin supérieur à celui de la prairie où presque tout ce qui est absorbé par la plante vivante est recyclé dans l'air et le sol au cours de l'année. Quant au chou, c'est un exploiteur à l'état pur...

   4) Pensez à la question de la composition. Comment les espèces qui grandissent ensemble dans ces trois communautés sont-elles arrivées où elles sont, par le biais de quelles migrations, survies et adaptations? Par exemple, le chou est une plante côtière bisannuelle... sélectionnée et introduite artificiellement.

  5) Pensez au partage des ressources. Le chou est dispensé de tout partage. Les ressources dont il a besoin lui sont fournies délibérément. La prairie avec ses différentes profondeurs de racines et ses différentes périodes de floraison pour les graminées par opposition aux autres herbes et les rares arbustes a au moins trois mécanismes de taillage. La variété des formes de vie... est encore plus évidente dans la forêt de séquoias avec des arbres allant d'arbres très grands, à la durée de vie très longue et à propagation essentiellement végétative à des arbres plus petits, dont le cycle de vie est plus court, qui se propagent par la semence, aux arbustes et aux bulbes et bourgeons enterrés profondément à la croissance éphémère et aux grandes herbes persistantes exubérantes ...

Pensez aussi... mais j'ai assez discouru et je n'essaierai pas de faire de cette contemplation occasionnelle de sites le pendant d'un plan détaillé pour la future recherche écologique. Je conclurai en disant que je pense que nous aussi sommes sur le seuil d'une nouvelle ère au cours de laquelle nous devrons redéfinir nos modalités de fonctionnement et notre tâche...

Non, chers écologistes, notre tâche n'est pas terminée 

Quelques raisons d'espérer ... un film sur l'oeuvre et la vie de Pierre Dansereau

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