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J'ai toujours rêvé de devenir chimiste, mais l'éclipse totale du Soleil, le 24 janvier 1925, m'a fait changer d'idée. La magnificence de ce spectacle a déclenché chez moi une passion pour l'astronomie qui a duré toute ma vie.
En 1931, je me suis installée en Colombie-Britannique avec mon mari, Frank Hogg, astronome. Il faisait partie de l'effectif de l'Observatoire fédéral d'astrophysique et j'y travaillais aussi, mais comme bénévole. Si mon mari n'avait pas été disposé à superviser mes séances d'observation, je n'aurais pas reçu la permission de scruter le firmament à partir de cet observatoire, car les règles de bienséance à l'époque n'admettaient pas que je sois seule en compagnie de techniciens. L'observation de la voûte céleste est devenue une activité familiale lorsque notre fille, Sally, a commencé à nous accompagner alors qu'elle n'était qu'un bébé dans son panier.
Lorsque nous avons déménagé à Toronto, en 1935, j'ai pu continuer mes séances d'observation. L'année suivante, je suis devenue associée de recherche à l'Observatoire David Dunlap. J'ai observé, j'ai publié, j'ai participé à des conférences et j'ai enseigné. Après 21 ans de carrière, j'ai été nommée professeure titulaire. À cette époque, j'avais succédé à mon mari comme rédactrice de la chronique hebdomadaire intitulée « With the Stars » du quotidien Toronto Star. Frank en avait assuré la rédaction jusqu'à son décès, en 1951. Je lui ai succédé pendant 30 ans, jusqu'à ma dernière chronique, en 1981.
Saviez-vous qu'à l'œil nu, et de partout dans le monde, on ne peut observer qu'environ 6 000 étoiles ? Mais à l'aide d'un télescope de trois pouces, ce nombre passe à plus de 100 000 ! Les premiers astronomes jouissaient d'un important avantage par rapport aux astronomes d'aujourd'hui : la noirceur du ciel. En 1984, on a rebaptisé l'astéroïde 2917 « Sawyer-Hogg ». Mon nom figure maintenant, tout comme mon cœur, dans le firmament
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