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Portrait de Willard Boyle 1924-2011

Willard Boyle 1924 - 2011

Je suis né en Nouvelle-Écosse, mais lorsque j'ai trois ans, ma famille s'installe dans la collectivité forestière de Chaudière, dans le nord du Québec, où ma mère assure ma formation scolaire. Je fréquente ensuite une école secondaire de Montréal, et à 19 ans, je me joins à la Marine royale du Canada pour participer à la Seconde Guerre mondiale. C'est alors que je me rends compte que je souffre du mal de mer ! Je demande donc à être muté à l'aviation navale, et on m'envoie en Angleterre. À la fin de la guerre, je retourne à Montréal pour étudier à l'Université McGill, où j'obtiens un doctorat en physique en 1950. Trois ans plus tard commence mon aventure dans les prestigieux laboratoires Bell, au New Jersey.

Chez Bell, je travaille avec de brillants chercheurs. En 1962, avec la collaboration de Don Nelson, j'invente le premier laser à rubis à fonctionnement continu et, avec celle de David Thomas, je présente la première demande de brevet pour un laser semi-conducteur à injection. La même année, j'accepte le poste de directeur des sciences spatiales et des études exploratoires à Bellcomm, fournissant à la NASA l'aide technique requise pour le programme spatial Apollo. J'aide même à choisir les sites d'atterrissage des modules lunaires.

En 1964, je retourne chez Bell pour m'occuper cette fois-ci de la conception d'appareils électroniques. Étant donné mes réalisations dans le domaine des lasers, on me nomme directeur général de la conception d'appareils.

Un matin d'octobre 1969, on me lance le défi de créer un nouveau type de mémoire d'ordinateur. Cette même journée, je rencontre George Smith et après une séance de remue-méninges d'environ une heure sur un nouveau dispositif à semi-conducteur, nous dessinons quelques croquis et inscrivons quelques équations au tableau. Nous surnommons notre invention « dispositif à couplage de charges » (DCC). Une fois fabriqué par les laboratoires Bell, ce dispositif fonctionne exactement comme prévu, à la grande surprise de nos collègues.

Conçu pour servir de mémoire d'ordinateur, le DCC devient un instrument clé en astronomie, dix fois plus efficace que les plaques photographiques traditionnelles. Il révolutionne littéralement l'astronomie. On trouve maintenant le DCC dans tous les télescopes, aussi bien les modèles pour professionnels que ceux pour amateurs. On doit au DCC les étonnantes images produites par le télescope spatial Hubble et les rovers envoyés sur Mars.

Au cours d'une conférence sur l'avenir des circuits intégrés, je présente un document sur l'invention du DCC. La réaction des scientifiques, des ingénieurs et de l'industrie est immédiate. George Smith et moi remporterons de nombreux prix pour ce dispositif, qui aujourd'hui fait partie intégrante de la quasi-totalité des caméscopes, des appareils photographiques numériques et des télescopes 

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