On dit que je suis un visionnaire. Or, j'ai aussi beaucoup de sens pratique. Au cours de ma carrière d'ingénieur, j'ai participé à un large éventail de projets, relevé les défis qui accompagnent la direction de grandes équipes, et joué un rôle de premier plan dans l'évolution de la recherche nucléaire au Canada.
Après mes études en ingénierie, comme beaucoup d'habitants des Maritimes, je suis allé dans l'Ouest à la recherche de travail. J'ai travaillé comme ingénieur-conseil en Alberta jusqu'à ce qu'on m'offre un poste à l'université de la Saskatchewan, en 1912. Six étudiants étaient alors inscrits à un cours d'ingénierie qui n'existait pas encore ! J'ai mis sur pied le programme et l'ai enseigné jusqu'en 1916, année où je me suis enrôlé pour effectuer mon service militaire. J'ai occupé le poste de doyen de la faculté de génie à l'Université de la Saskatchewan pendant dix-sept ans.
On dit que je suis la première personne à avoir employé la recherche fondamentale pour répondre aux questions qui se posent en génie. En effet, j'ai utilisé la recherche fondamentale en chimie pour résoudre l'épineux problème de la dégradation du béton lorsque celui-ci est exposé à de l'eau souterraine contenant des sels.
En 1932, j'ai pris congé de l'université pour concevoir le pont Broadway, à Saskatoon, et en superviser la construction - un projet de secours pour venir en aide à la collectivité. En fait, j'ai aussi siégé à plusieurs comités publics de Saskatoon, et j'ai effectué un mandat comme conseiller municipal.
Sept ans plus tard, j'ai quitté Saskatoon pour m'établir à Ottawa, où j'ai occupé le poste de président du Conseil national de recherches du Canada. J'ai dirigé les recherches liées à la guerre et, après celle-ci, j'ai planifié la transition vers les opérations en temps de paix. De plus, j'ai assuré la présidence de la Commission de contrôle de l'énergie atomique, ainsi que celle d'Énergie atomique Canada limitée. J'avais une certaine facilité pour former des équipes et trouver les gens qu'il fallait.
Et saviez-vous qu'à l'âge de 92 ans, j'ai réussi l'examen de renouvellement de mon permis de conduire ?
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