George C. Laurence 1905-1987
Je suis né à Charlottetown en 1905. À cette époque, Ernest Rutherford était encore un jeune chercheur qui menait des expériences sur la radioactivité à l’Université McGill. Ses recherches ont eu une influence sur moi et j’ai fini par étudier et travailler sous sa direction à l’Université de Cambridge (Angleterre) en 1927. Cette période était exaltante car nous commencions à peine à comprendre
les phénomènes nucléaires !
En 1930, je suis revenu au Canada, et je suis entré au service du Conseil national de recherches du Canada où, avec mes collègues, nous avons construit un assemblage nucléaire d’uranium et de graphite. Nous étions très proches d’obtenir une réaction en chaîne de fission, mais nos matériaux n’étaient pas suffisamment purs.
En 1942, le Conseil national de recherches du Canada a invité des scientifiques anglais à mener des recherches nucléaires à Montréal. Une partie de mon travail consistait à recruter du personnel canadien. Jamais jusqu’alors on n’avait pu réunir un groupe aussi talentueux de scientifiques au Canada dans le seul but de concevoir et de construire un réacteur nucléaire modéré à l’eau lourde.
Après la Seconde Guerre mondiale, j’ai été muté à Chalk River où je suis devenu directeur de la division de physique appliquée. En 1945, le ZEEP, premier réacteur nucléaire situé en dehors des États-Unis, est entré en fonction, suivi en 1947 du réacteur NRX. Cette époque était passionnante et nous savions qu’elle verrait la naissance d’importantes applications.
Après l’accident du réacteur NRX en 1952, préoccupé par les dangers des réacteurs, je me suis concentré sur la sécurité nucléaire. En tant que président du Comité consultatif de la sûreté des réacteurs et, plus tard, de la Commission de contrôle de l’énergie atomique, j’ai œuvré afin d’élaborer des normes de sécurité nucléaire au Canada. Je pense que mon travail a joué un rôle essentiel dans la mise en place des procédures et des pratiques permettant d’assurer la sécurité dans les centrales nucléaires.