|
Deuxième partie : Les instruments
des studios de musique électronique
Introduction
Avec l’avènement du ruban magnétique sur support acétate pour
l’enregistrement, à la fin de années 1940, une nouvelle façon de faire en
matière de composition musicale s’est développée. Les sons enregistrés
pouvaient désormais être modifiés par découpage et reconfiguration de la
bande. Les sons pouvaient être étagés, joués à l’envers, modifiés
électroniquement puis réenregistrés. Des pièces étaient composées à l’aide de
ces techniques, puis diffusées dans les salles de concert, par haut-parleurs,
souvent sans l’intervention de musiciens. L’endroit où l’on se livrait à cette
activité de composition ressemblait à un laboratoire, à cause des nombreux
appareils électroniques, et a fini par être appelé « le studio de musique
électronique ».
Cette musique a évolué en deux tendances au cours des années 1950 : la
musique électronique, engendrée par des dispositifs électroniques comme les
oscillateurs, prévalait en Allemagne, alors qu’en France, c’est la musique «
concrète », enregistrée sur bande à l’aide de microphones, qui se développait.
Les compositeurs de l’une et l’autre école adaptaient les sons au contexte, en
utilisant des moyens remarquablement semblables, tels la réverbération, le
mélange, la modification de la vitesse de lecture et le filtrage. Comme le
résultat final était toujours préenregistré, on en est venu à parler de musique «
enregistrée ». En Amérique du Nord, les compositeurs avaient tendance à
combiner les deux méthodes.

Les compositeurs Istvan Anhalt (à gauche) et Paul Pedersen (à droîte) travaillant avec de nouveaux instruments mis au point au studio de musique électronique de l'Université McGill. (Bibliothèque nationale du Canada)
  
|