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Qu'avons-nous appris ?

Les micrographies électroniques que nous avons montrées illustrent les nombreuses améliorations et avancées réalisées avec le temps sur les réseaux spectroscopiques. Rutherfurd et Rogers accomplirent des progrès importants, et les graveurs de Rowland permirent de mettre au point des réseaux spectroscopiques de qualité supérieure jusque vers la fin du XXe siècle – bien longtemps après sa mort. Rowland eut l'idée des réseaux concaves pour améliorer l'efficacité, et Anderson découvrit comment donner un angle aux sillons, afin de concentrer la lumière selon un ordre précis du spectre, ce qui améliora davantage la qualité et augmenta la résolution.

Il est intéressant de souligner que ces améliorations furent apportées sans que les fabricants ne sachent vraiment de quoi avaient l'air les sillons. Même les réseaux les plus grossiers mis à l'essai par le MSTC dépassent le pouvoir de résolution des microscopes optiques. Tous les progrès réalisés au début étaient le fruit de l'analyse des spectres, puis de la déduction des causes des imperfections et des erreurs. Les traits brillants parasitaires furent justement interprétés comme le résultat des erreurs périodiques des vis-mères des graveurs. Cette absence de savoir direct fut plus tard surmontée par Harold Babcock, qui mit au point une méthode d'analyse interférométrique pour contrôler le diamant pendant la gravure des sillons. Ses réseaux étaient les meilleurs de l'époque. Lorsqu'on regarde les réseaux de Bausch & Lomb, on pourrait même penser que les outils de la science connurent un recul avec la fermeture du laboratoire de Babcock. Par contre, le nombre de sillons par millimètre est le double de celui de tout autre réseau illustré ici, et la structure moléculaire et cristalline du substrat devint plus importante dans le processus de gravure.

Les premiers succès de Rowland influencèrent directement la production de réseaux, d'Anderson à Harold et Horace Babcock, en passant par Jacomini – de Johns Hopkins à l'observatoire du mont Wilson, de Cal Tech aux observatoires Hale et bien au-delà – et se firent sentir sur plus de 75 ans. Rowland lui-même influença les progrès de l'astronomie américaine comme personne auparavant ni depuis ce temps, à l'exception peut-être de George Ellery Hale. En combinant les compétences d'ingénierie au savoir scientifique, la science américaine fut en mesure de se propulser loin devant la science européenne.