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Du poêle à la cuisinière électrique

Le mélange des genres : les années 1920-1940

Au cours des années 1920, 1930 et 1940, alors que l’électrification se répand progressivement dans les centres urbains et les régions rurales, on estime à de 700 000 à plus d’un million le nombre de foyers qui bénéficient de l’électricité au Canada. La population du pays est seulement de huit millions d’habitants.

Même si la fonte de fabrication artisanale persiste dans la conception des poêles électriques, les opérations des fonderies – chargement du haut-fourneau à coupole, fusion des métaux, action des soufflets, moulage, pressage, soudure et assemblage des composantes – sont graduellement électrifiées au cours de ces décennies.

Vers 1920, des poêles
électriques aux formes élégantes
apparaissent dans le décor
de la cuisine.
(MSTC, Collection de
documentation commerciale)

Des appareils de cuisson cumulant diverses formes et fonctions sont commercialisés : petits poêles de table, cuisinières massives combinant l’électricité au bois ou au charbon et élégants buffets aux couleurs variées. Parmi les nouveautés de l’époque, on compte les fours en acier émaillé scellés hermétiquement et le bloc d’alimentation en céramique.

Poêle de table, Armstrong Electric 
Manufacturing Company, 1922 (MSTC 1995.0804)

L’électrification de la cuisine des « années folles » sera souvent dépeinte par le petit déjeuner tout-à-l’électricité, où un percolateur, un grille-pain, une plaque chauffante et un poêle portatif se voisinent sur la table. En acier pressé, nickel, aluminium et porcelaine, le poêle de table Armstrong (1995.0804) sert à pocher des œufs et à griller de la viande, du pain ou des gaufres. Pouvant dispenser de la chaleur et ainsi compléter les fonctions du poêle à bois ou au charbon, il sera populaire dans nombre de foyers jusque vers la fin des années 1940.

Plaque chauffante, Triplex
Electric Manufacturing Company,
1922 (MSTC 1992.0885)

Servant aussi bien au chauffage qu’à la cuisson, une plaque chauffante (1992.0885) de 1922, tissée en forme de panier, réunit deux parties en fonte rattachées en leur milieu par des charnières. Disposées horizontalement, elles font apparaître deux plaques de cuisson contrôlées par des boutons. Repliées à la verticale, elles forment un radiateur reposant sur des pattes.

L’ornementation du
modèle Electra
de 1924 s’apparente
au style Art nouveau.
(MSTC 1992.0871)

Une structure en fonte émaillée assemblée par des boulons caractérise le modèle Electra de Moffats (1992.0871). Des bobines en nichrome sont incorporées aux plaques de cuisson ouvertes et dans les fours munis de thermomètres alors qu’une batterie de boutons en céramique assure le contrôle de la température.

Poêle électrique, Beach
Foundry Limited, 1926
(MSTC 1976.0462)










Le poêle électrique de la Beach Foundry (1976.0462) ressemble à l’Electra mais s’en distingue par sa structure en métal émaillé pressé, qui comporte trois compartiments à gauche : un réchaud tout en haut, un four équipé de supports en métal et de cuvettes au centre et une unité de rangement en bas.

Poêle-buffet électrique,
Beach Foundry Limited,
vers 1937
(MSTC 1976.0463)

La disposition horizontale des fours et réchauds, qui cohabitent harmonieusement avec les manettes de contrôle verticales, annonce le style classique du poêle-buffet (1976.0463) du même fabricant. La construction en porcelaine vert marbré et ivoire du nouvel électroménager, la dissimulation des boulons et le couvercle amovible de la partie supérieure, pouvant s’ouvrir pour échafauder un dosseret, constituent des signes de modernité, tandis que les courtes pattes en fonte rappellent les anciens poêles à bois. Une cuisson uniforme est assurée par des plaques fermées en fonte émaillée recouvrant des éléments en nichrome.


Poêle électrique, Findlay
Brothers Company Limited,
vers 1930 (MSTC 1992.0875)

En vogue dans les années 1930, les poêles combinant les sources énergétiques sont fort massifs. Muni de boulons, celui de marque Findlay (1992.0875) rassemble, en bas à gauche, deux boîtes à feu superposées ainsi qu’un four alimenté au bois ou au charbon et servant d’abord au chauffage. La section de droite est électrifiée et regroupe un four en porcelaine émaillée et un réchaud. Elle innove avec ses plaques de cuisson ouvertes en nichrome et reposant sur des assiettes. Les manufacturiers soulignent sa capacité d’utiliser divers combustibles, ce qui lui permet de continuer de fonctionner lors des pannes d’électricité.