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La télévision en quelques lignes

Depuis le papillotement des premières images en noir et blanc de la SRC à l’écran du téléviseur d’un petit nombre de Canadiens en 1952, la technologie de la télévision s’est beaucoup perfectionnée. Ici, on ne peut aborder que quelques-unes des améliorations qui ont augmenté sa portée, sa qualité, son accessibilité et sa commodité, à commencer par son fonctionnement de base.

Émission

L’image perçue à travers l’objectif de la caméra de télévision est focalisée sur une cible photoélectrique dans le tube analyseur. Les différents degrés de lumière de chaque « parcelle » de la scène libèrent des quantités variées d’électrons qui « impriment » une image électrique sur la cible. Un « canon » à électrons balaie cette image ligne par ligne, de gauche à droite et de haut en bas (à la vitesse d’un trentième de seconde), ce qui applique une tension sur la plaque signal au dos de l’écran et construit une réplique électrique de l’image originelle. Le signal image est amplifié un millier de fois, puis combiné à un signal de synchronisation indiquant au canon quand commencer le balayage suivant. Le signal de synchronisation et le signal image constituent le signal vidéo, qui est combiné au signal audio, puis émis.

(Fig.6)
Caméra noir et blanc à l’épaule Marconi Mark I (800467), vers 1952 (MSTC/Peter Lindell)
« Ces caméras me font penser à des pieuvres aux petits yeux verts clignotants qui se déplacent avec lourdeur » a écrit un artiste de l’époque. La collection du Musée compte plusieurs spécimens illustrant la transformation de l’énorme « pieuvre » qu’était la caméra de 130 kilogrammes des années 1950 jusqu’aux modèles récents de caméras à l’épaule. Plusieurs fabricants, dont Marconi, RCA, EMI, General Electric, Sylvania, Dage, Dumont, Pye, Philips et Sony, s’y trouvent représentés.

Avant l’avènement du zoom, les objectifs étaient montés sur des tourelles que le caméraman devait changer pour effectuer un gros plan, un plan moyen ou un plan d’ensemble. Il fallait donc au moins deux caméras en studio pour permettre le changement des objectifs. La collection contient un choix d’objectifs et de tourelles.

(Fig.7)
Caméra noir et blanc de studio Marconi Mark IV (840049), vers 1962, avec un logo de la SRC apposé ultérieurement (MSTC/Peter Lindell)
(Fig.8)
Caméra couleur de studio à zooms Philips (850548), années 1970 (MSTC/Peter Lindell)

Si la caméra remplit la fonction de l’œil, elle ne suffit pas pour produire l’image entière. La « chaîne » caméra comprend la caméra, le bloc commande, l’écran témoin, le contrôle des formes d’ondes et le groupe électrogène. Des spécimens de ces éléments en versions studio et mobiles ainsi que d’autres amplificateurs et écrans témoins sont regroupés dans la collection.

Réception

(Fig.9)
Téléviseur Northern Electric NT-101 (690720), vers 1950 (MSTC/Peter Lindell)
La collection du Musée est représentative de l’évolution de la technologie et de l’apparence des téléviseurs noir et blanc et couleur fabriqués au Canada et à l’étranger. Voici un échantillon des spécimens qu’on y retrouve : un appareil Westinghouse de 1949, dont l’écran est serti dans un cadre réglable (700046), un premier modèle de Northern Electric du milieu du XXe siècle (690720), un téléviseur de la première centaine fabriquée au début, en 1949, par la société Générale électrique du Canada (951438), le Philco Predicta remontant à 1958 environ, aux lignes inspirées de l’ère spatiale (920044), et l’une des premières télécommandes, le modèle Zenith Space Command de 1961 (850627).

(Fig.10)
Canadian General Electric C2505 (951438) à caisse de plastique moulé, vers 1949 (MSTC/Peter Lindell)
(Fig.11)
Philco Predicta (920044), vers 1958 : télévision et Spoutnik se rencontrent. (MSTC/Peter Lindell)

La collection témoigne de l’ambiguïté entretenue à l’égard du téléviseur : faut-il le camoufler ou en faire étalage (« un téléviseur pour tous les décors », « agencé à votre ameublement », du style « champêtre » au « suédois contemporain ») ? La dimension et la forme de l’image dépendent du tube, dont « l’écran » est l’extrémité. Au début, la face du tube était petite et de faible luminosité. Les spectateurs devaient s’asseoir près du téléviseur, dans le noir. Comme les premiers tubes étaient longs et étroits, les meubles qui emboîtaient les gros écrans étaient imposants et monopolisaient l’attention dans une pièce. Avec le temps, la luminosité de l’image s’est améliorée et la mise au point de tubes moins longs, à plus grands angles d’ouverture, a permis d’agrandir l’image et de réduire la profondeur du meuble. Les écrans de téléviseurs dans la collection sont de dimensions très variées, allant du format de poche du modèle Watchman 1986 de Sony (870071) au projecteur (850931) dont l’écran mesure 1,2 mètre par 90 centimètres.

(Fig.12)  La télévision en marche (de gauche à droite) : Sony Watchman (870071), 1986, Hotpoint portatif (970362), vers 1955, et Philco Safari (860148), vers 1959 (MSTC/Peter Lindell)

Rouge, vert, bleu... couleur !

Dans un de ses prospectus des années 1950, General Electric alléchait les gens par des phrases comme celles-ci : « Vous aurez des musées d’art complets dans vos foyers. Vous aurez des spectacles musicaux et des arcs-en-ciel de belles femmes, d’hommes élégants et de costumes somptueux. »

(Fig.13)  Brochure de General Electric (L27864), vers 1955 (MSTC)

Le 1er janvier 1967, la SRC a inauguré la télédiffusion en couleurs au Canada. La première norme nord-américaine de télédiffusion en couleurs, élaborée par la Columbia Broadcasting System (CBS), avait été établie en 1950. Mais, comme elle n’était pas compatible avec les appareils en noir et blanc, on l’avait vite abandonnée. En 1953, les États-Unis ont adopté la norme du système du National Television Standards Committee (NTSC). Ce système élaboré par RCA, une rivale de CBS, était compatible avec les appareils en noir et blanc et constitue encore la norme nord-américaine aujourd’hui. Dans la collection du Musée, on retrouve des téléviseurs (710660, 710662) et un bloc de caméra (710661) conformes à cette norme ainsi qu’un modèle RCA CT-100, le premier récepteur NTSC mis à la disposition du public américain (720305).

(Fig.14)
Récepteur employant le système couleur de courte durée CBS (710660), vers 1950 (MSTC/Peter Lindell)
(Fig.15)
RCA Victor CT-100 (720305), premier récepteur à utiliser la nouvelle norme couleur NTSC, vers 1954 (MSTC/Peter Lindell)

Topo sur la télévision couleur

Il est possible de reproduire toutes les couleurs en variant les combinaisons de trois couleurs primaires, le rouge, le bleu et le vert. La caméra couleur emploie des filtres pour séparer la lumière en ces éléments et produit un signal électrique pour chacun. Dans le tube image du récepteur, ces signaux de couleur activent trois faisceaux d’électrons qui varient selon l’intensité de chaque couleur. L’écran sur lequel apparaît l’image, qui est en fait l’extrémité du tube image, est recouvert de minuscules pastilles fluorescentes disposées en groupes
de trois. Comme chaque faisceau d’électrons frappe la pastille correspondant à sa couleur primaire, les pastilles forment un mélange qui varie en fonction de l’intensité de chaque élément de couleur.

Les systèmes servant à combiner et coder les trois signaux de couleur ne sont pas les mêmes dans tous les pays. Dans une grande partie du monde, notamment en Amérique du Nord et en Amérique du Sud, on emploie le système NSTC. La Grande-Bretagne, l’Australie et la majorité des pays européens se servent du système PAL (Phase Alternating Line, ligne d’alternance de phase). La France, l’Europe de l’Est et la Russie utilisent le système SECAM (système électronique couleur avec mémoire).