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La ville : Introduction
Vers la fin des années 1800, la croissance très forte de la population, l'industrialisation et une classe moyenne sans cesse plus nombreuse ont déclenché un processus de transformation majeur dans toutes les villes canadiennes. Toronto n'a pas fait exception et, à cette époque, seule Montréal la devançait en population et en production industrielle.

Le boum industriel a beaucoup stimulé la croissance de Toronto à la fin du 19e siècle, et c'est à cette époque que sont apparues de nombreuses industries, dont les principales étaient l'édition, la fabrication de meubles, l'emballage des viandes, le brassage de bières et la fabrication de vêtements, de pièces industrielles et de machinerie agricole.

Si l'arrivée d'une main–d'œuvre industrielle moderne a apporté la prospérité à un grand nombre des habitants de la ville, elle a aussi entraîné de la pollution, l'encombrement des rues et une très forte croissance démographique. En outre, la présence sans cesse plus fréquente de l'automobile et l'arrivée des tramways à Toronto ont radicalement changé l'espace public.

La ville moderne avait quelque chose de paradoxal : d'une part, les symboles de prospérité et de richesse abondaient, comme en témoignaient les grands immeubles, les usines modernes et les emplois à revendre; d'autre part, la pollution, la pauvreté et la maladie de plus en plus visibles donnaient l'impression, sans cesse plus répandue, que la ville était la cause d'une variété de maux sociaux et physiques. L'arrivée d'immigrants en grand nombre et l'écart très prononcé entre riches et pauvres contribuaient à créer une atmosphère tendue entre les classes et les groupes ethniques.


Industrie, progrès et prospérité
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Dans les années 1890, Toronto était devenue un important centre industriel, financier et culturel au Canada. Bien qu'elles aient constitué un signe de pollution, les locomotives à vapeur dans les gares ferroviaires, tout comme la suie et la fumée qui s'échappaient des cheminées d'usines, étaient aussi considérées comme des symboles de progrès et de prospérité.
Extrait vidéo (dans la version flash)
Traversée de Toronto en voiture, 1930.
Extrait du film Algonquin Park, 1930
(Bibliothèque et Archives Canada, VI 2006-09-0004)
Rue Yonge, au sud de la rue King, Toronto, vers 1890
(Toronto Reference Library, T12854A)
Rue Yonge, en direction sud, d'un point au nord de la rue College, Toronto [s.d.]
(Toronto Reference Library, 976-21-3A)
« Birds eye view, Toronto. » Commercial Canada: It's Progress and Opportunities,
Leeds: Redman Book Company, 1913 (MSTC /Collection de livres rares)
« King Street, en direction est, Toronto » Commercial Canada: It's Progress and Opportunities Leeds: Redman Book Company, 1913
(MSTC /Collection de livres rares)
Vue de la rue Bay depuis l'hôtel de ville, Toronto [s.d.]
(MSTC /CN006832)
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Même si elles allaient finir par polluer Toronto et gâcher la beauté de son secteur riverain autrefois agréable, les usines industrielles représentaient pour un très grand nombre des habitants de la ville une chose extrêmement importante : un emploi.

Au début du 20e siècle, les travailleurs non spécialisés trouvaient des emplois, les femmes de la classe ouvrière travaillaient en nombres importants dans des usines de fabrication de vêtements et les magnats de la production connaissaient une richesse sans précédent.
Intérieur d'une usine Stelco, Hamilton. Extrait d'un catalogue Stelco de 1931
(MSTC /Collection de documents commerciaux, L35650)
Intérieur d'une usine de pianos à Toronto. Canada To-Day 1926-7: The Annual Reference Book on Canada, its Progress, Prosperity and Opportunities, London: The Canada Newspaper Company Ltd., 1927.
(MSTC /Collection de livres rares)
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« Toronto, bonne et belle, est l'une des villes les plus remarquables sur le continent du point de vue de la beauté, de la richesse et de l'intelligence, et elle est sans conteste la principale ville commerciale de l'Ouest. Elle pourvoit dans une large mesure aux besoins du Manitoba et du Nord-Ouest et elle promet de sérieusement concurrencer Montréal pour l'ampleur du commerce de gros. (Traduction libre.) »

Christopher St. George Clark (Interprétation de l'acteur)
Of Toronto the Good: A Social Study: The Queen City of Canada as it is, 1898.
Extrait audio (dans la version flash)
Rue Yonge, en direction sud, d'un point au nord de la rue College, Toronto [s.d.] (détail)
(Toronto Reference Library, 976-21-3A)
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La richesse croissante de Toronto pendant cette période s'observe aussi dans la construction de grands édifices, qui devenaient des symboles non seulement de la richesse matérielle de la ville, mais aussi de son établissement comme métropole moderne.

En 1899, le troisième hôtel de ville de Toronto a été achevé, après onze ans de travaux et des coûts dépassant les 2,5 millions de dollars. À l'époque, c'était l'édifice le plus imposant de Toronto et le plus grand bâtiment municipal en Amérique du Nord.

En 1893, l'Assemblée législative d'Ontario a été officiellement inaugurée à Queen's Park, la construction de l'édifice ayant été achevée en 1892.
Ancien hôtel de ville, Toronto [s.d.]
(MSTC/CN006833)
L'Assemblée législative d'Ontario, Toronto [s.d.]
(MSTC/CN002858)
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Autre institution importante pour le nombre croissant de gens fortunés de Toronto, le Royal Canadian Yacht Club, qui s'était doté d'un nouveau « club house » en 1919. Edward, le prince de Galles, en avait posé la première pierre le 25 août de cette même année.

Fait à noter, le pavillon du Royal Canadian Yacht Club avait été construit dans l'île de Toronto, à l'écart de la ville elle-même. Les visiteurs y jouissaient des fruits de leur propre richesse et de la richesse des industries de Toronto dans un lieu où ils pouvaient s'évader du monde urbain.
Le Royal Canadian Yacht Club, Toronto [s.d.]
(MSTC /CN006835)
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L'immeuble de 32 étages de la Banque Canadienne Impériale de Commerce a été construit en 1931. À cette époque, c'était une merveille de l'architecture canadienne, et il est demeuré l'immeuble le plus haut du Commonwealth britannique jusqu'en 1962. Construit pendant la Crise, il représentait aussi un symbole de foi en la prospérité future du Canada.
Immeuble de la Banque de Commerce, Toronto [s.d.]
(MSTC /CN006836)
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En plus d'être un centre industriel et financier, Toronto devenait un pivot de la vie culturelle. La ville comptait l'université de Toronto, ainsi que des églises et des théâtres. C'était une ville où la population, la richesse et l'activité industrielle augmentaient et où naissaient toutes sortes d'idées.
Université de Toronto [s.d.]
(MSTC /CN000127)
Cathédrale anglicane St James, Toronto, ouverte en 1853 [s.d.]
(MSTC/CN006838)
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Les promoteurs affirmaient souvent que Toronto était une ville raffinée, grouillante d'attractions culturelles. Selon les guides touristiques de la fin du 19e siècle et du début du 20e siècle, Toronto constituait aussi un excellent endroit d'où entreprendre une tournée de l'Est du Canada.
Panorama de Toronto [s.d.]
(MSTC /CN006839)
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« Le Toronto d'à présent a de nombreuses attractions à offrir au visiteur. C'est le meilleur endroit possible où s'arrêter pour faire des plans. La ville peut légitimement se déclarer le centre intellectuel du Dominion. Dotée d'une population homogène prospère, riche autant de merveilleuses réalisations passées que d'un avenir aux multiples possibilités, elle est empreinte de l'optimisme et de l'esprit de débrouillardise de ce jeune peuple canadien. (Traduction libre.) »

Charles G. D. Roberts (Interprétation de l'acteur)
The Canadian Guide-Book: The Tourist's and Sportsman's Guide to Eastern Canada and Newfoundland, 1891.
Extrait audio (dans la version flash)
Vue de Toronto du bord de l'eau, 1933 (détail)
(MSTC /CN006840)
Vue de Toronto du bord de l'eau, 1933
(MSTC /CN006840)
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LIENS EXTERNES

The History of Toronto: An 11,000-Year Journey - Site web de la ville de Toronto. Description de Toronto de la préhistoire à aujourd'hui. (En anglais seulement)

http://www.toronto.ca/culture/history/credits.htm


University of Toronto – A Rich Tradition. Histoire de l'université de Toronto. Le site comprend une galerie d'images, des clips vidéo et un musée virtuel. (En anglais seulement)

http://www.greatpast.utoronto.ca